Pachinko



Le « pachinko » est le nom d’un jeu de billes très populaire au Japon. On y joue sur des machines posées en rang dans d’immenses halls, où règne une musique assourdissante qui empêche toute conversation. Hypnotique et peu exigeant, son succès semble résider dans cette possibilité d’absence, d’absorption socialement tolérée. Dans notre Pachinko, il est question du jeu de nos disparitions. De nos moments d’absence, de nos désertions familiales, de nos ruptures mais aussi de notre soif de radicalité, de notre soif d’amour. Dans notre Pachinko, il y a des trous, des crises d’autorité qui nous laissent interdits, des absences de ceux qui sont présents. Il arrive que l’on ne souhaite plus communiquer, ni se projeter dans le temps, ni même participer au présent ; et que l’on préfère voir le monde d’une autre rive : c’est la blancheur. La blancheur touche hommes ou femmes ordinaires arrivant au bout de leurs ressources pour continuer à assumer leur personnage. C’est cet état particulier hors des mouvements du lien social où l’on disparaît un temps et dont, paradoxalement, on a besoin pour continuer à vivre.  Daniel Le Breton, Disparaître de soi. Une tentation contemporaine, 2015.  

Création Aurélien Patouillard Jeu Marion Duval, Simon Guélat, Emilie Vaudou, Renée Van Trier, Louis Bonard Scénographie Florian Leduc Lumières Jonas Bühler Construction Yves Besson Dramaturgie Delphine Abrecht Costumes Severine Besson Musique Renée Van Trier Peinture Michele Cuti Son Ivan Verda Régie plateau Gabriel Arellano, Christelle Sanvee Régie Générale Bruno Robyr Coproduction Zooscope, Arsenic, Lausanne, en partenariat avec la Maison de Quartier de Chailly. Soutiens Ville de Lausanne, Loterie Romande, Pour-cent culturel Migros, SSA soutien à l’écriture et à la composition musicale, Fondation Ernst Göhner, Résidence Malévoz Quartier Culturel, CAT le Valentin-Fondation Primeroche
Danses frémissantes, lumières vacillantes, monologues sur la nécessité de se fédérer, de se réveiller ou encore ironie sur les extrêmes qui se rejoignent. Le spectacle d’Aurélien Patouillard est foisonnant, mais reste fluide. On sent le danseur – sa première formation – qui sait gérer l’espace et le temps. Et on réfléchit avec lui sur une manière, douce, de résister à la tentation de la disparition.  Le Temps Évitant de se contraindre par un fil trop tenu, Pachinko lance des propositions comme des petites billes, dont la « contemplation du flot chaotique » laisse étourdi et rêveur, comme un joueur de Pachinko. L’Atelier critique   Création Arsenic - Lausanne - février 2017 Reprise Théâtre St Gervais - Genève - décembre 2018